Paniers de légumes bio, Conseil et Formation, à 1H de Tours (37) et de Poitiers (86)
18 Mai 2021
Philippe Desbrosses Docteur en environnement et expert européen nous alertait déjà fin des années 80 : «La production alimentaire (à destination de la consommation alimentaire humaine locale) va continuer à chuter, comme il est facile de l’imaginer à partir des éléments qui ont été présentés dans ce livre (Le Krach Alimentaire)»
Trente ans après nous n’avons fait que d’accroitre les risques.
La France est un grand pays d'agriculture, elle produit chaque année plus d'aliments que n'en consomme sa population (120%). Pourtant, elle en exporte la majeure partie à l'international ( 60%), et importe le reste de l'extérieur (40%)
- La moitié des fruits et légumes consommés par les Français provient désormais de l'étranger
- plus d'un tiers des poulets dégustés en France ont été élevés à l'étranger.
- « Les pouvoirs publics achètent à 87 % du poulet polonais pour approvisionner les cantines », spécifie Christiane Lambert. Idem pour le porc : la France importe 25 % de sa consommation de porc, notamment depuis l'Espagne.
- Il semble même que pour juillet 2021 des dispositions européennes pourraient accroitre la difficulté, car 25% de la surface agricole devrait être abandonnée alors que nous ne sommes en perte d’autonomie alimentaire sur le territoire nationale !
Nous devenons dépendant des importations et des moyen de transport (nous l’avons constaté pendant la première crise de COVID)… il y aurait bien en compensation quelques promesses de progrès environnementaux, mais comme en France, elles n’ont pas été jusque là assumées comme un vrai «Projet d’aménagement du territoire» elles seront encore une fois des contraintes supplémentaires sur le dos des agriculteurs. Cela va surement encore inciter certains à quitter le métier. Surtout que des aides aux agriculteurs semblent aussi se profiler. En effet si l’agriculture était reconnue comme indispensable par les gouvernements, il n’y aurait pas besoin d’aide, leur situation serait bonne ! Je m’explique : nous savons par expérience que les aides ne présagent rien de bon… par exemple elles ont été versées aux chômeurs de l’industrie pour acheter la paix social pendant qu’ont dépossédait la France de ses moyens de production … CQFD
Philippe Desbrosses finissait son ouvrage en disant : «La conclusion c’est que la survie de la plupart des populations du globe passe par un retour à la terre. … les gouvernements quels qu’ils soient seront contraints de mettre en place pour reconstituer la première des activités indispensables à la vie dans ce monde : l’agriculture. … Alors nous redeviendrons paysans… !»
Nos rencontres avec Philippe Desbrosses ont compté dans notre décision en 2006 de revenir à la terre et aussi en 2016 nous lorsque nous avons mis en place une formation longue sur un an : « S’installer en micro-ferme maraichère ».
Car ce sont finalement les personnes les plus loin du monde agricole qui perçoivent de façon plus concrète cette perspective inévitable et beaucoup d’agriculteurs sont dans un certain désespoir.
Vivéa qui finançait les formations des porteurs de projets agricoles a dans un premier temps mis en place un plafond qui compliquait le suivi des formations longues à l’installation. Et en octobre 2018 Vivéa annonçait que pour janvier 2019 les budgets se recentraient sur les agriculteurs en place et sur des projets déjà confirmés. Concrètement, nous avons perdu la moitié de notre effectif fin 2018 sur notre formation : « S’installer en micro-ferme maraichère ». Nous avons continué avec un effectif de 6 sur 12. Depuis les effectifs n’ont jamais remonté.
Alors nous comptons sur des initiatives locales pour favoriser l’émergence de jardins partagés et le financement des formations de leurs futurs acteurs.
Nous sommes à votre écoute et prêt à accompagner de plus en plus de nouveaux projets de jardin.
Voir aussi: Dialogue citoyen entre agriculteurs et consommateurs
Alain Dieudonné
Tél : 0623346562